Si de plus en plus d’informations concernant l’alimentation circulent sur internet, leur véracité est de plus en plus difficile à évaluer. Voici quelques mythes très répandus.
1. Le sirop d’érable est bon pour la santé.
Riche en probiotiques, polyphénol, vitamines et minéraux, le sirop d’érable a fait les manchettes dans les dernières années. En effet, les qualités de cet aliment entrainent plusieurs personnes à croire que celui-ci est un meilleur choix pour la santé que le sucre blanc. Malgré sa composition intéressante, il ne faut pas oublier que le sirop d’érable est presque exclusivement constitué de sucre simple. Comme pour tous les autres sucres ajoutés, le sirop d’érable devrait être consommé avec modération.
2. Les féculents font prendre du poids.
Contrairement à la croyance populaire, les fameux «3P» (pâte, pain, patate) ne font pas engraisser, comme aucun autre aliment, d’ailleurs! Les glucides (la principale composition des féculents) sont, au contraire, très importants pour nourrir notre cerveau et nous donner de l’énergie tout au long de la journée. Par contre, la majorité des gens en consomme en trop grande quantité. Une quantité adéquate de féculents dans un repas devrait généralement être limitée à une tasse, soit la taille d’un poing. De plus, les féculents sont souvent accompagnés d’un corps gras (comme le beurre sur le pain), ce qui augmente l’apport calorique. Finalement, aucun aliment ne cause un gain de poids, mais plutôt le surplus calorique, peu importe sa forme.
3. Manger des produits du soya peut diminuer la testostérone chez l’homme.
Avec l’augmentation du végétarisme, il est de plus en plus fréquent d’entendre certains hommes refuser de consommer les produits du soya, évoquant la raison que ceux-ci réduisent la testostérone. Ce mythe vient de leur contenu important en phytoestrogènes, des molécules ayant la capacité de se lier aux récepteurs des oestrogènes1. C’est cette caractéristique des phytoestrogènes qui leur permettent de diminuer les bouffées de chaleur lors de la ménopause2. Cependant, une méta-analyse regroupant 36 études cliniques conclut que la consommation de protéines de soya n’a aucun impact sur le taux de testostérone chez l’homme3. Messieurs vous n'avez donc plus d’excuses pour ne pas manger végétarien!
4. Manger des collations nuit à la perte de poids.
Les collations ont bien souvent mauvaise presse, car plusieurs personnes les voient comme des calories superflues dans l’alimentation. Bien au contraire, une bonne collation soutenante composée de glucides (craquelins, fruit) et de protéines (noix, fromage, houmous) nous permet d’avoir assez d’énergie pour nous rendre jusqu’au prochain repas.Lorsqu’elles sont consommées lorsque la faim se fait sentir et non par habitude, les collations ne font pas prendre de poids.
5. Les œufs font augmenter le mauvais cholestérol.
Bien que l’œuf soit riche en cholestérol, il n’a que très peu d’incidence sur le cholestérol sanguin. En effet, le cholestérol sanguin est surtout influencé par la quantité de gras saturé et trans contenu dans l’alimentation. Les aliments provenant de sources animales, telles que la viande et les produits laitiers, sont souvent riches en gras saturé alors que les produits transformés, tels que les muffins, les croissants et les gâteaux du commerce, ont souvent un contenu élevé en gras trans. Par ailleurs, une étude a démontré que la consommation de trois œufs par jour n’avait pas d’incidence sur le mauvais cholestérol ainsi que sur le risque cardiovasculaire 4.
Geneviève Marchand, nutritionniste-diététiste
1. Sirotkin AV, Harrath AH. Phytoestrogens and their effects. Eur J Pharmacol, 2014.2. Chen MN, Lin CC, Liu CF. Efficacy of phytoestrogens for menopausal symptoms: a meta-analysis and systematic review. Climacteric, 2015.3. Hamilton-Reeves JM, Vazquez G, Duval SJ et al. Clinical studies show no effects of soy protein or isoflavones on reproductive hormones in men : results of a meta-analysis. Fertil Steril, 2010.4. Nijke V, Zubaida F, Dutta S et al. Daily egg consumption in hyperlipidemic adults – Effects on endothelial function and cardiovascular risk. Nutrition Journal, 2010.